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Quand le PI devient un plaidoyer pour la classe langage

Lors de mon premier billet sur le plan d'intervention ou la classe langage que vous pouvez lire ici, je vous ai expliqué le contexte. En effet, nous étions contre pour plusieurs raisons et elles sont expliquées dans la première partie de cet article.


En fait, comme les difficultés de Yéyé n'avaient fait qu'augmenter depuis décembre, on nous avait encore mentionné la classe langage dans un rapport mensuel en janvier. Ce n'était pas un bulletin d'étape officiel, mais un document qui mettait sur papier les difficultés particulières rencontrées, mais aussi leur recommandation d'aller en classe langage.


Mon mari avait alors laissé un long message sur la boîte vocale de la nouvelle directrice, qui nous avait rappelé un soir et nous avions pu en discuté avec elle: appel conférence main libre pour nous. Ils nous avait semblé que nos raisons de ne pas vouloir cela étaient claires et mon mari pensait avant la rencontre de fin mars que cette discussion était derrière nous. Disons que j'étais d'un autre avis, j'étais assez convaincue que le sujet reviendrait dans notre rencontre.


Lors de cette conversation téléphonique avec la directrice en janvier, elle nous avait demandé de ré-ouvrir notre dossier (en veilleuse) avec le SRSOR (Service en Réadaptation du Sud-Ouest et du Renfort) pour leur demander aide, soutien, conseil. Nous avons procédé immédiatement.


Notre nouvelle éducatrice est en fait quelqu'un de connu: elle assurait les suivis la première année de ses 3 ans. Elle ne l'avait pas vu pendant pas loin de deux ans alors que Yéyé avait accès à la thérapie ICI (durant toute l'année de préparation à la maternelle). Elle est donc allée l'observée en classe pour bien comprendre les besoins et les enjeux, puis elle est venue nous présenter ses observations, ses pistes de recommandations à la maison, avant de les transmettre à l'école.


C'est à ce moment-là qu'elle nous a partagé son étonnement et sa fierté en voyant Yéyé à la maison, elle avait tellement changé depuis tout ce temps. Elle était contente pour notre grande fille, et pour nous aussi: c'est qu'elle est verbale maintenant!


Ça semble tellement naturel pour l'ensemble des gens. Mais pour nous, ceci en soi est un petit miracle. Nous avons été des mois et des mois à nous émerveiller quotidiennement. Puis la nouveauté s'est estompée mais nous sommes encore tellement reconnaissant, dans l'abondance de tout ses mots, de toutes ses histoires qui maintenant peuplent notre quotidien.


Notre éducatrice nous a quand même informé qu'à l'école, elle était une toute autre Yéyé: réservée, effacée, dans sa bulle. Ne parlant presque pas (ou d'une si petite voix), n'allant pas vers les autres. Cela lui faisait penser à la petite Yéyé des débuts, alors qu'elle avait pas loin de 3 ans et demi à l'époque du début des services de soutien du SRSOR.


Ça m'a frappée mais en même temps, j'étais vraiment contente de pouvoir avoir sa vision des deux univers. Nous ne côtoyons qu'un des côtés de la médaille-Yéyé et c'est difficile d'imaginer son univers scolaire.


Revenons à notre rencontre sur le Plan d'Intervention qui s'est avéré dans les faits plutôt un plaidoyer pour la classe langage.


À la lumière de l'information fournie par les intervenants, nous avons réalisé plus concrètement l'ampleur de ses difficultés. Pour vous l'illustrer mon conjoint m'a avoué la chose suivante lors de notre retour à la maison cette journée-là: il la pensait meilleure que cela. Son aveux m'a fait aussi réaliser que je la mets sur un petit pied d'estale (qui lui va si bien à vrai dire, ma petite étoile-Yéyé). Donc, notre perception est biaisée par la différence que je vous ai expliqué entre sa façon d'être à l'école versus à la maison.


À travers toutes leur explications (un travail d'équipe de 5 spécialistes, incluant orthopédagogue et orthophoniste) pour nous convaincre des bienfaits de la classe langage, c'est l'argument sur son bonheur au quotidien qui m'a le plus interpellé. En plus de quelques autres éléments.


Oui c'est difficile pour elle à l'école présentement. Et ça s'en va en augmentant. Ils nous ont avoué qu'une année scolaire s'est vraiment long, quand on se rend compte au mois d'octobre qu'un enfant n'est pas à sa place.


Le fait est que présentement (en maternelle) quand elle s'effondre, se choque ou pleure: c'est assez facile de s'isoler, d'attendre et de reprendre le travail (même si les autres ont terminé). Facile dans le contexte du soutien de la TES. En effet, cette dernière soutient les 4 classes de maternelle (merci réinvestissement gouvernemental massif en éducation dans un contexte totalement pré-électoraliste: il semble que notre fille soit née juste la bonne année. Nous sommes donc chanceux lire l'ironie ici - mais je n'ose imaginer toutes les familles qui ont payés des années intense d'austérité, un vrai scandale!). Pour en revenir à notre TES de maternelle, elle passe pas loin de 15 heures\semaines avec notre fille.


Lorsqu'un enfant s'effondre, se choque ou pleure en première année, c'est généralement un local calme qui l'attend pour l'aider à se poser et dans les faits, l'enfant prend du retard. Car ils ne peuvent malheureusement pas prédire quel soutien ils peuvent avoir l'an prochain. Les réinvestissements en éducation étaient ponctuels et personne ne sait ce qui va se passer l'an prochain. Donc, sans soutien, l'enfant prend de plus en plus de retard puisqu'il manque les activités éducatives qui sont plus complexes qu'en maternelle. Et que ne sachant pas d'avance le type d'aide disponible, ils ne peuvent rien nous garantir.


Concrètement, leur crainte était qu'elle soit de plus en plus en situation de crises, dû aux difficultés allant en augmentant dans le contexte d'un plus grand groupe et d'un niveau d'attention accru nécessaire pour ses apprentissages. Et comme son retard de langage affecte sa compréhension des consignes. Elle a tendance a tombé dans la lune. Elle a une belle stratégie d'adaptation qui consiste à imiter ses pairs lorsqu'elle perd des bouts de consignes. Mais en même temps elle a besoin d'un soutien substantiel et pas mal constant pour faire les activités dirigées.


Et j'ai réalisé que l'équilibre était bien fragile, et que mon petit rayon de soleil pourrait avoir bien de la difficulté à briller dans ce contexte-là. Sans compter les heures de devoirs pour reprendre, l'aider à la maison, mais avec tout le stress qui pourrait venir avec cela.


Parce qu'à vrai dire c'est exigeant l'école pour elle. Le soir, elle a besoin de décompresser, vraiment beaucoup. Pas de se mettre à faire des heures de devoirs pour rattraper les retards, et ce même si nous sommes prêt à travailler fort avec elle. C'est évident que de se battre avec elle tous les soirs pourrait vraiment devenir intense et difficile pour tout le monde dans la famille.


Puis, quand on m'a expliqué qu'elle pourrait avoir des devoirs adapté en fonction de ses besoins, de ses défis et de sa capacité de concentration (ce qui n'est pas le cas de la maternelle régulière).

J'ai été rassurée. Oui beaucoup.

J'ai même fait répété l'orthopédagogue, pour le bénéfice de mon conjoint. Cette ancienne enseignante de la classe langage avait beaucoup d'expérience, mais aussi elle dégageait une bienveillance.


Maintenant, je sais qu'ils ont présenté son dossier la semaine passée pour la classe langage.


Mais je ne sais toujours pas si nous avons fait le bon choix. Parce que nos inquiétudes sont loin d'être apaisées totalement. Le cheminement scolaire est un processus long et plein de haut et de bas, pour tous les enfants bien sûr. Mais tout particulièrement pour une petite fille pas comme les autres.


J'espère juste que ce choix sera le mieux. Pour elle.








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