Ma fille a fait son entrée à l'école cette semaine en compagnie de ses petits compagnons neurotypiques, dans un groupe au régulier.
Et alors que je l'ai accompagnée à son premier voyage en autobus je me suis bien rendue compte que pour elle, il y a peu de place à l'émotion. En tout cas pas pour mes émotions. C'est qu'elle était prête ma belle Yéyé. Confiante, souriante et extrêmement heureuse de prendre l'autobus toute seule. Elle se sentait grande, elle était super heureuse.
Alors que j'essayais de faire le tour en courant autour de l'autobus pour l'apercevoir à l'intérieur, ce n'était même pas important pour elle. Même pas un regard pour sa maman. Je n'ai pas pu la voir assise dans l'autobus, qu'elle était déjà partie et que je retournais à la maison en compagnie de son petit frère.
Pour nous, c'est l'heure de la réalisation du chemin parcouru dans les deux dernières années. Années qui ont suivi le diagnostique d'autisme. Et je me vois mal être nostalgique, quand je repense à une époque à laquelle nous souhaitions qu'elle parle et qu'elle puisse aller à l'école! Nous sommes passée par toute une gamme d'émotions pendant ces deux dernières années.
Et maintenant qu'elle est prête pour l'école, je sais que les défis seront grands. Parce que j'aurai bien aimé qu'elle puisse avoir la supervision d'une école spécialisée j'avoue. Même si c'est important qu'elle soit entourée de neurotypiques pour travailler ses interactions sociales et sa communication.
Nous avons vécu notre première aventure par rapport à l'autobus. Je vous explique.
Lorsque je suis allée la chercher, j'ai appris qu'elle n'était pas descendue de l'autobus arrivée à l'école. Et mon cœur n'a fait qu'un tour!
Elle est demeuré assise dans l'autobus sans que le chauffeur ne s'en rende compte. En fait, il s'en est probablement rendu compte en se rendant à sa prochaine destination. Il est donc revenu la porter devant la porte principale de l'école. Elle est arrivée comme une grande toute seule, comme si de rien n'était, la technicienne en éducation spécialisée (TES) l'attendait en avant. Ma cocotte vivait intensément sa première aventure en autobus. Elle était totalement absorbée par son voyage. Et je n'ai rien vraiment su de son aventure, si ce n'est qu'elle a adorée son voyage et qu'elle a fait un beau tour d'autobus assise près du chauffeur!
Son enseignante s'est empressée de me demander son numéro d'autobus pour être plus vigilante mardi prochain. Et moi je me suis maudit d'avoir eu trop confiance.
J'ai refusé de capoter et de tomber dans la peur des malheurs qui auraient pu se produire. Et j'ai aussi refusé de me blâmer ou de blâmer l'école ou le système ou le reste.
Mais je ne peux pas assumer qu'elle suive les autres automatiquement. Ce n'est dans son tempérament. C'est un esprit libre.
C'est une leçon que je vais devoir me rappeler. Je me dois d'être un peu plus prudente et prévoyante avec elle. J'aurai dû lui expliquer que rendue à l'école, elle doit descendre de l'autobus avec les amis. J'ai ajusté mon histoire sociale de l'autobus en conséquence. Il faut que j'apprenne à la connaître, à percevoir ses motivations, tout comme son goût de l'aventure. Voir la vie avec ses yeux à elle plutôt qu'avec les miens.